Chez moi, il y a une sapinière… C’est le fruit de tous nos sapins de Noël depuis que je suis petite, et je calcule son importance aux nombres de mes années que je tairai tant la vie est passée vite.
Que mon père était jeune pour crapahuter dans la forêt (la sienne bien sûr, il n’est pas question d’aller piquer des arbres ailleurs que chez soi !) et récupérer un petit sapin que nous décorions avec les moyens du bord. Quelques sentons dépeints hérités de la grand-mère, des pompons que nous confectionnions avec les restes de pelotes de laine, une crèche en papier rocher très froissé pour avoir servi plusieurs années… Point de débauche de fanfreluches et de boules renouvelées chaque fin d’année à l’époque.
Parlerait-on du gaspillage des décorations de Noël et de leur coût écologique tout comme on le fait actuellement avec le haro sur la fast-fashion ? Un grand tabou, que quelques-uns franchissent mais avec bien des risques de critiques acerbes tant le besoin de lumière se fait sentir au plus bas des jours de fin d’année… quitte à y perdre le sens du sacré au passage. C’est un autre débat.
Mais revenons à notre sapin : bien sûr, mon père le déterrait pour le replanter décembre passé. Jamais un arbre n’aurait été coupé pour une décoration, ou alors c’est parce qu’il était voué à l’être car malade, ou résultat d’un étêtage nécessaire. C’est ainsi que j’achetais plus tard des sapins en pot car cela se trouvait encore facilement et avait l’avantage qu’ils ne perdaient pas leurs aiguilles. Mais peu à peu, les sapins coupés, et même cultivés dans ce but, prirent le dessus : plus faciles à transporter dans leur filet, plus légers et vite déchargés dans une benne à la fin des fêtes. C’est peut-être tant mieux car au moins on ne se débarrasse pas d’un arbre vivant (enfin, le mien, je le portais toujours à mon père pour sa plantation).
Sapin de Noël artificiel versus sapin naturel : qui est le plus éco-responsable ?
Puis vint le temps du match entre un sapin coupé et un sapin synthétique. Pour avoir vu des étendues immenses uniquement réservées à des sapins de Noël, alors que ces prés pouvaient servir à d’autres projets plus durables, je pris l’option du plastique.
Horreur de prime abord tant son bilan carbone est mauvais par rapport au naturel. Entre son recyclage quasi impossible et son voyage depuis la Chine, c’est sûr que le synthétique ne tient pas face à la verdure, même trop vite coupée. Mais en examinant de plus près différentes études sur ce phénomène, garder une bonne dizaine d’années son arbre démontable compenserait les coupes des jeunes sapins… Vu comme mon sapin en plastique est déplumé (il perd autant d'aiguilles qu'un vrai à chaque moontage et demontage !), mais toujours bien vert, c’est sûr que je gagne désormais pour mon bilan carbone. La « fast-déco » ne passera pas par moi !
Tout cela pour se reposer la question globale de comment agir au quotidien pour préserver la planète ? Rien qu’avec la thématique des fêtes de fin d’année, on constate qu’il y a de quoi faire.
Quelques conseils pour un sapin de Noël éco-responsable :
Pourquoi pas revenir à un sapin en pot qui se replanterait, reste à lui trouver un lieu d’accueil au préalable. Un coin de parc de la mairie (sur autorisation), la résidence secondaire, un coucou au grand-père de Corrèze, contribuer à la Méridienne verte ?
Il y a aussi le système de la location qui se met en place : le pépiniériste présente des sapins qu’il faut lui rapporter. Il les bichonnera une année pour les relouer, et lorsqu’ils seront trop grands, il les plantera pour du bois d’œuvre.
Pour le synthétique, le plastique reste le plastique… Mais on peut le considérer comme un investissement : prendre un modèle plus vrai que nature est couteux mais selon les fabricants, comme il se garde à vie, au final ce sont des économies financières, de transports annuels et forestières comparés aux coupes de sapineaux.
On peut aussi se contenter de branchages à récupérer chez les forestiers si l’on n’est pas loin d’eux, ou carrément le confectionner version récup… Mais déjà qu’avec le Woody, on fait un grand pas, revenir à du découpage de carton, on n’est pas tous prêts à franchir le cap de ne plus honorer une tradition qui fait chanter « Mon Beau Sapin ».
Et bien sûr, on ne renouvelle pas tous les ornements de notre Beau Sapin chaque année. Pricilégiez les classiques de la décoration aux tendances qui se renouvellent trop vite. Et pourquoi ne pas fabriquer vos guirlandes vous mêmes ? On vous donne quelques idées pour cela dans notre dernier article 😉
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