Internet a des travers mais c’est aussi un outil incroyable pour mettre en lien les hommes. Ainsi, j’ai écrit sur la toile, comme une bouteille à la mer, un message contenant les bribes que ma mère évoquait de son passé. « Cherche personnes ayant été réfugiées en Isère pendant la guerre de 39-45 originaires de Toulon. S’appelleraient Christine ou Léopold P.« .

Dring, dring… quelques jours plus tard :
– Allo, bonjour, je suis Léopold, c’est moi qui étais chez vous. Je me rappelle très bien de la ferme où j’ai été placé. C’était des gens fort gentils, j’ai été très bien accueilli. Le chien s’appelait « Lion » et le cheval « Mousse ». Et voilà qu’il a envie de raconter son histoire en direct, qu’il veut voir l’école où il est allé avec Juliette, et la ferme où des faisans picoraient dans la cours avec les poules.
Rendez-vous fut pris : des retrouvailles alors que ces enfants de 5 ou 6 ans en ont 80 aujourd’hui. Avec les descendants de Juliette, car Léopold n’en a pas. Et la lignée de cette dame peut être fière de ses ancêtres qui furent des hommes et des femmes de bien en des temps difficiles. Cette petite histoire nous indique que bien plus tard elle s’inscrit dans l’histoire de France et même de l’humanité. Dans notre contexte où nous reparlons de réfugiés, saurons-nous être à la hauteur de nos ascendants ?